Dimanche des Rameaux

Dimanche des Rameaux

     Dimanche des Rameaux…

sans palmes ni procession, sans buis à rapporter chez soi, ou à porter à ceux qui n’ont pas pu venir. Jésus, pourtant, se tient à la porte, prêt à entrer à Jérusalem, prêt à entrer chez nous.
     Vendredi, nous avons partagé entre soeurs sur le passage de l’Evangile relatant l’entrée de Jésus à Jérusalem. L’une de nous notait l’agitation de la ville quand Jésus s’approche. Elle était allée voir la traduction proposée par sœur Jeanne d’Arc, qui reste au plus près de l’original grec. Elle disait “toute la ville est séismée”.
     Des séismes, nous en avons connus ces derniers temps. Bruyants et pleins de cris de souffrance, ou peut-être terriblement silencieux. Jésus qui vient chez nous, un séisme de plus ? 
     Mais nous remarquions aussi en partageant que celui qui provoque ce séisme est présenté comme plein de douceur et d’humilité. Il n’a rien d’un roi qui s’impose brutalement.
     Il y a des séismes qui nous durcissent : pas d’autre moyen pour avoir la force de tenir encore debout dans la tempête. Mais à travers les épreuves, il peut y avoir un autre séisme : la douceur et l’humilité d’un regard ouvrent une brèche dans notre carapace. Quelque chose est ébranlé, fissuré. Mais à travers ce bouleversement, les larmes ou la joie se fraient un passage : un Autre peut entrer. Nous laissons entrer le Christ, doux et humble, et le Christ nous rend à nous-mêmes. 
Bonne semaine sainte ! 
    

De l’évangile selon saint Matthieu
au chapitre 26 versets 55-75

 

     Jésus dit aux foules : « Suis-je donc un bandit, pour que vous soyez venus vous saisir de moi, avec des épées et des bâtons ? Chaque jour, dans le Temple, j’étais assis en train d’enseigner, et vous ne m’avez pas arrêté.» Mais tout cela est arrivé pour que s’accomplissent les écrits des prophètes. Alors tous les disciples l’abandonnèrent et s’enfuirent. Ceux qui avaient arrêté Jésus l’amenèrent devant Caïphe, le grand prêtre chez qui s’étaient réunis les scribes et les anciens.

     Quant à Pierre, il le suivait à distance, jusqu’au palais du grand prêtre ; il entra dans la cour et s’assit avec les serviteurs pour voir comment cela finirait.Les grands prêtres et tout le Conseil suprême cherchaient un faux témoignage contre Jésus pour le faire mettre à mort. Ils n’en trouvèrent pas ; pourtant beaucoup de faux témoins s’étaient présentés. Finalement il s’en présenta deux, qui déclarèrent : « Celui-là a dit : “Je peux détruire le Sanctuaire de Dieu et, en trois jours, le rebâtir.” » Alors le grand prêtre se leva et lui dit : « Tu ne réponds rien ? Que dis-tu des témoignages qu’ils portent contre toi ? »

    Mais Jésus gardait le silence. Le grand prêtre lui dit : « Je t’adjure, par le Dieu vivant, de nous dire si c’est toi qui es le Christ, le Fils de Dieu. » Jésus lui répond : « C’est toi-même qui l’as dit ! En tout cas, je vous le déclare : désormais vous verrez le Fils de l’homme siéger à la droite du Tout-Puissant et venir sur les nuées du ciel. » Alors le grand prêtre déchira ses vêtements, en disant : « Il a blasphémé ! Pourquoi nous faut-il encore des témoins ? Vous venez d’entendre le blasphème ! Quel est votre avis ? » Ils répondirent : « Il mérite la mort. » Alors ils lui crachèrent au visage et le giflèrent ; d’autres le rouèrent de coups en disant : « Fais-nous le prophète, ô Christ ! Qui t’a frappé ? »

 

     Cependant Pierre était assis dehors dans la cour. Une jeune servante s’approcha de lui et lui dit : « Toi aussi, tu étais avec Jésus, le Galiléen». Mais il le nia devant tout le monde et dit : « Je ne sais pas de quoi tu parles ». Une autre servante le vit sortir en direction du portail et elle dit à ceux qui étaient là : « Celui-ci était avec Jésus, le Nazaréen. » De nouveau, Pierre le nia en faisant ce serment : « Je ne connais pas cet homme. » Peu après, ceux qui se tenaient là s’approchèrent et dirent à Pierre : « Sûrement, toi aussi, tu es l’un d’entre eux ! D’ailleurs, ta façon de parler te trahit. » Alors, il se mit à protester violemment et à jurer : « Je ne connais pas cet homme. » Et aussitôt un coq chanta. Alors Pierre se souvint de la parole que Jésus lui avait dite : « Avant que le coq chante, tu m’auras renié trois fois. » Il sortit et, dehors, pleura amèrement.
    

Traverser la peur avec le Christ

 

   

     Combien la peur, l’inconscience et la pression du mal peuvent faire changer le coeur de l’homme Ceux qui ont acclamé Jésus lors de son entrée à Jérusalem sont pour une grande part sans doute les mêmes qui demandent devant Pilate sa crucifixion…

     En ce temps de pandémie et de confinement, il y a ceux qui applaudissent les soignants et ceux qui invectivent les infirmières venues faire simplement leurs courses pour qu’elles se tiennent à distance parce qu’ils ont peur. Le dicton le dit bien : la peur est mauvaise conseillère… et quand la désinformation s’en mêle – et elle est beaucoup plus grande et efficace à notre époque qu’à celle de Jésus Christ – alors elle peut renverser les opinions, elle peut ébranler les convictions voire la foi en Celui à qui nous avons remis notre vie, par qui nous avons la Vie.
     Cette peur Jésus l’a vaincue alors qu’il était au Jardin des Oliviers en s’abandonnant par un effort de volonté puissant. Jésus est vraiment homme et vraiment Dieu. Son humanité a été ébranlée par la peur mais elle ne l’a pas terrassée. Sa prière s’est faite plus ardente dans l’épreuve et il put se lever et aller vers sa Passion qui fut, nous le savons, extrêmement cruelle et douloureuse.
     Ses apôtres et disciples ont tous – sauf un dit l’évangile de Jean – été dispersés par cette peur. Ils ont eu peur d’être associé à un condamné et d’avoir à vivre le même supplice, peur de la mort en définitive. Pourtant, ces mêmes apôtres ont vécu trois ans avec le Seigneur et vu ses miracles de leurs yeux. Le dernier étant la résurrection de Lazare. Mais qu’aurions-nous fait à leur place ? La peur irrationnelle quand elle s’empare de quelqu’un le plus spirituel et instruit qu’il soit, peut lui faire perdre tous ses moyens et même renoncer à ce qu’il croyait avoir de plus cher à ses yeux et pour les disciples que nous sommes, cela voudrait dire renoncer à Jésus Christ.
     C’est pourquoi en ce moment où les chrétiens d’une multitude de pays sont confinés et peut-être ébranlés par la peur, il est bon de vivre plus étroitement la Passion du Seigneur et de prier à ses côtés. À ses côtés comme Marie, sa Mère l’a été – sans doute beaucoup plus que les évangiles nous le relatent – nous pourrons voir son courage, sa force dans son extrême faiblesse, sa beauté dans son extrême défiguration, son amour dans son extrême humiliation. Ce faisant, nous puiserons à une source de grâce qui nous fera traverser l’épreuve dans laquelle nous sommes tous plongés.
     Les récits de la Passion du Christ ont été les premières lignes écrites dans les évangiles. Ils sont depuis des siècles un lieu inépuisable de grâce. Le Christ se rendra présent – au sens fort du terme – dans le coeur de ceux qui le suivront de près en ces jours Saints et particulièrement en ce temps d’épreuve. Le Seigneur connaît la détresse des hommes d’aujourd’hui et Il est assez puissant pour rejoindre personnellement chaque personne qui croit en lui si isolée, si apeurée, si souffrante qu’elle soit. Le Seigneur n’est pas lié par des lieux, par l’espace, par le temps. S’il se donne par les sacrements, il peut se donner autrement car rien n’est impossible à Dieu.
     Alors le peuple de Dieu s’unissant en Jésus sera réellement uni, sera réellement réuni peut-être plus réellement que jamais une assemblée de nos églises l’a peut-être été car le Christ Jésus nous invite tout particulièrement en cette Semaine Sainte 2020 à vivre au sens, je dirais presque physique, la communion des Saints. Cette communion que lui, Jésus, veut entre tous ses disciples. Cette communion se fera à travers ce qui fait le coeur de notre foi et le coeur de la vie de Jésus Christ : sa Passion et sa Résurrection. Amen.
   

Apporter au Christ non des rameaux
mais toute notre vie revêtue de sa grâce

 

      Venez, gravissons ensemble le mont des Oliviers; allons à la rencontre du Christ. Il revient aujourd’hui de Béthanie et il s’avance de son plein gré vers sa sainte et bienheureuse passion, afin de mener à son terme le mystère de notre salut. Il vient donc, en faisant route vers Jérusalem, lui qui est venu du ciel pour nous, alors que nous étions gisants au plus bas, afin de nous élever avec lui, comme l’explique l’Écriture, « au-dessus de toutes les puissances et de tous les êtres qui nous dominent, quel que soit leur nom. » Mais il vient sans ostentation et sans faste. Car, dit le prophète, « il ne protestera pas, il ne criera pas, on n’entendra pas sa voix ». Il sera doux et humble, il fera modestement son entrée.
 
     Alors, courons avec lui qui se hâte vers sa passion ; imitons ceux qui allèrent au-devant de lui. Non pas pour étendre sur son chemin, comme ils l’ont fait, des rameaux d’olivier, des vêtements ou des palmes. C’est nous-mêmes qu’il faut abaisser devant lui, autant que nous le pouvons, par l’humilité du cœur et la droiture de l’esprit, afin d’accueillir le Verbe qui vient, afin que Dieu trouve place en nous, lui que rien ne peut contenir.
 
     C’est ainsi que nous préparerons le chemin au Christ : nous n’étendrons pas des vêtements ou des rameaux inanimés, des branches d’arbres qui vont bientôt se faner, et qui ne réjouissent le regard que peu de temps. Notre vêtement, c’est sa grâce, ou plutôt c’est lui tout entier que nous avons revêtu : « Vous tous que le baptême a unis au Christ, vous avez revêtu le Christ. » C’est nous-mêmes que nous devons, en guise de vêtements, déployer sous ses pas. « Par notre péché », nous étions d’abord « rouges comme la pourpre, » mais le baptême de salut nous a nettoyés et nous sommes devenus ensuite « blancs comme la laine ». Au lieu de branches de palmier, il nous faut donc apporter les trophées de la victoire à celui qui a triomphé de la mort. Nous aussi, en ce jour, disons avec les enfants, en agitant les rameaux qui symbolisent notre vie : « Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur, le roi d’Israël ! »
  
De saint André de Crête au VIIIe siècle- Homélie pour le Dimanche des Rameaux ; PG 989-99
    
   

Passer par les portes du narthex

 Une pièce entre le dehors et le dedans. Le narthex, dans la basilique de Vézelay, ce n’est plus le vent et le soleil (bien présents ces jours-ci !) de l’extérieur, et pas déjà la nef, que l’on aperçoit à travers les portes. Une pièce carrée, qui n’invite pas à avancer, mais à se poser un moment. Un espace roman, dépouillé, où l’on ne décore que les éléments particulièrement importants. Le pèlerin, reprenant son souffle, les découvre peu à peu : trois tympans sont sculptés, mettant en valeur les trois portes qui permettent d’entrer dans l’église elle-même.  Au seuil de cette semaine sainte, le narthex de Vézelay nous invite à nous poser un instant. Celui qui s’arrête sent le poids de la fatigue, la joie de l’effort accompli aussi. Il se souvient surtout du but de sa marche.

      Ensuite, le pèlerin se lève et s’avance : il a aperçu, au-dessus de la porte principale, un Christ qui ouvre largement ses bras pour l’accueillir. Passer, cela semble si simple… Et pourtant, en s’approchant, il distingue mieux les scènes représentées en arc de cercle autour du Christ : des personnages inquiétants ou inconnus,des hommes confrontés à la maladie, à la guerre, au mal… Passer, est-ce que cela voudrait dire se reconnaître frère de tous ceux-là ? Est-ce que cela demanderait de confesser que, comme ces peuples, il a besoin de quelque chose qu’il ne peut se donner à lui-même? Peut-être a-t-il déjà fait sur sa route l’expérience qu’il ne pouvait s’en sortir seul, et d’autres lui ont tendu la main au bon moment. Aujourd’hui, devant le Christ, il est invité à reconnaître qu’il lui est bon se laisser sauver.

 

     Dans la liturgie des rameaux, il y a d’ordinaire le rite d’ouverture des portes : c’est la croix, frappant à trois reprises sur les portes, qui les ouvre. Et nous passons derrière la croix, sûrs qu’aucun verrou ne tiendra jamais devant l’amour qui se donne tout entier. Aujourd’hui, nous ne pouvons pas sortir de chez nous. Nous sommes peut-être enfermés dans la peur ou le découragement. Mais nous pouvons nous approcher de ce Christ qui semble danser dans sa joie de nous rejoindre. Il dit : “Moi, je suis la porte. Si quelqu’un entre par moi, il sera sauvé” (Jn 10,9) Vézelay nous rappelle qu’il y a une porte qui s’ouvre toujours. Le Christ n’enferme pas, il ne retient pas. Il s’ouvre tout grand à l’amour du Père qui le sauve, et il nous emmène avec lui. 
   
 Nous espérons que ce lien de prière vous aidera à vous laisser conduire jusqu’à la joie de la résurrection ! Nous vous donnons donc rendez-vous dimanche.
     Bien fraternellement, 

     les frères et soeurs de Vézelay

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La basilique vient à vous

La basilique vient à vous

Chers amis,

      Bien sûr, vous l’aurez deviné, il n’y aura pas d’office avec assemblée, ni d’accueil à l’hôtellerie pour la semaine sainte. Nous la célébrerons en portant dans notre prière chacun de vous, soyez-en sûrs… 

 

     Cependant, nous voulions aussi partager avec vous plus concrètement ce temps important.  Ainsi, vous trouverez plusieurs publications sur cette page dans les jours qui viennent :
 
Dimanche des Rameaux
Jeudi Saint
Vendredi Saint
Samedi Saint
Vigile Pascale
Jour de Pâques
    

Un texte biblique,
et un commentaire pour vous aider à prier 

     Chaque jour, un texte de la liturgie du jour vous sera proposé. 

 

    Il sera accompagné du commentaire d’un frère ou d’une soeur de Vézelay, ou bien de l’homélie d’un de nos frères prêtres. Nous les avons rédigés en pensant à vous, en essayant de vous accompagner, là où vous êtes, dans cette semaine si particulière. 
    
   

Quand des chrétiens nous offrent leurs mots pour croire

     Une deuxième rubrique vous proposera un texte des Pères de l’Eglise, ces auteurs des premiers siècles du christianisme qui ont su dire avec avec autant de beauté que de foi le coeur du mystère pascal.

 

     Souvent, ceux qui viennent en demandent une photocopie… cette fois-ci, vous les aurez à disposition ! Et puis, nous vous envoyons aussi une version audio accompagnée de musique : c’est peut-être une des chances de nos fraternités de Vézelay de bénéficier de bien des talents musicaux… Nous sommes heureux de les partager avec vous.
    
   

Prier avec la beauté de la basilique

     Bien sûr, vous serez loin de Vézelay…..

   Mais êtes-vous sûrs de connaître toute la symbolique de son architecture ? Depuis chez vous, ce sera peut-être l’occasion d’en (re)découvrir les richesses… 

     Elle est conçue comme un grand passage, des ténèbres à la lumière, de la mort à la vie : nous vous proposerons de parcourir la basilique et de la laisser nous parler de la Pâque du Christ… Photos à l’appui, bien sûr ! 
   
 Nous espérons que ce lien de prière vous aidera à vous laisser conduire jusqu’à la joie de la résurrection ! Nous vous donnons donc rendez-vous dimanche.
     Bien fraternellement, 

     les frères et soeurs de Vézelay

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Au milieu de tous ces Lazares qui meurent

Au milieu de tous ces Lazares qui meurent

 Chers amis,

Nous vous partageons cette homélie d’un de nos frères,
en souhaitant qu’elle puisse soutenir chacun dans sa marche, ces jours-ci…. jusqu’au matin de Pâques ! 

Pour lire le texte : 

Evangile selon saint Jean, chapitre 11, versets 1 à 45

     La liturgie de la Parole d’aujourd’hui propose également une lecture brève de l’Évangile. Mais j’ose baser mon homélie sur une version encore plus courte – composée de trois phrases et dans l’ordre inverse de celui écrit par Saint Jean (ce qui ne signifie malheureusement pas que l’homélie sera courte – désolé).

Ces trois phrases que je voudrais commenter aujourd’hui sont :

« Lazare est mort, et je me réjouis de n’avoir pas été là, à cause de vous, pour que vous croyiez. »

« Revenons en Judée. »

 « Cette maladie ne conduit pas à la mort, elle est pour la gloire de Dieu, afin que par elle le Fils de Dieu soit glorifié. »

La première phrase :

« Lazare est mort,
et je me réjouis de n’avoir pas été là,
à cause de vous, 
pour que vous croyiez. »

     Cette première phrase, je voudrais la commenter avec le témoignage d’un médecin de 38 ans qui excerce dans un hôpital en Lombardie, où beaucoup de Lazares meurent chaque jour pendant cette période et où Jésus semble être ailleurs :

« Même dans mes cauchemars les plus sombres, je n’aurais jamais imaginé voir et vivre un jour ce qui se passe depuis trois semaines dans notre hôpital. Le cauchemar se répand. Le fleuve devient toujours plus grand.

Au début, arrivaient seulement quelques personnes malades, puis des dizaines, des centaines et maintenant, mes collègues et moi, nous ne sommes plus des médecins, mais des trieurs qui décident qui doit vivre et qui devrait être renvoyé chez lui pour y mourir ; même si toutes ces personnes ont payé leurs impôts toute leur vie.

Il y a encore deux semaines, mes collègues et moi étions athées, c’était normal pour des médecins ; nous avons appris que la science exclut la présence de Dieu. J’ai toujours ri de mes parents qui allaient à l’église.

Il y a neuf jours, un prêtre de 75 ans est venu nous voir. Un homme bon. Il avait de graves problèmes respiratoires mais, il avait une Bible avec lui, il nous a impressionné : il en lisait un extrait aux malades et il leur tenait la main. Nous étions tous fatigués, découragés, physiquement et psychiquement épuisés, et un jour nous avons trouvé le temps pour l’écouter. Maintenant nous devons admettre que nous, en tant qu’êtres humains, nous avons atteint nos limites ; nous ne pouvons plus rien faire et de plus en plus de personnes meurent chaque jour. Nous sommes épuisés, nous avons deux collègues qui sont morts et d’autres ont été infectés.

Nous avons réalisé que lorsqu’un homme ne peut plus rien faire, nous avons besoin de Dieu et nous avons commencé à Lui demander de l’aide chaque fois que nous avions quelques minutes de libres. Nous échangeons entre nous et nous avons du mal à croire que, d’athées bien trempés, nous soyons maintenant chaque jour à la recherche de notre paix, demandant au Seigneur de nous aider à résister afin que nous puissions prendre soin des malades.

Hier, le prêtre de 75 ans est décédé, ce prêtre qui jusqu’à ce jour, et malgré les 120 morts en 3 semaines, et bien que nous soyons tous exténués, détruits, ce prêtre avait réussi, malgré ses conditions de santé et nos difficultés, il avait réussi à nous apporter une paix que nous n’espérions plus.

Le prêtre s’en est allé vers le Seigneur et nous le suivrons nous aussi bientôt, si ça continue comme ça. Je ne suis pas rentré chez moi depuis six jours. Je ne me souviens pas quand j’ai mangé pour la dernière fois. Je me rends compte de mon inutilité sur cette terre et je veux consacrer jusqu’à mon dernier souffle à aider les autres. Je suis heureux d’être revenu à Dieu, alors que nous sommes au beau milieu de la souffrance et de la mort de nos semblables. »

 

     Ce médecin, dans un lieu de souffrance et de mort, a trouvé une vie nouvelle. C’est l’un des miracles de la résurrection, là où il semble être trop tard pour quoi que ce soit. Et pourtant, le plan de Dieu a son histoire propre… « pour que vous croyiez. »

 

« Revenons en Judée. »

 

     Cette phrase doit être complétée par les circonstances dans lesquelles elle a été prononcée : « Les disciples lui dirent : « Rabbi, tout récemment, les Juifs, là-bas, cherchaient à te lapider, et tu y retournes ? » »…

 

     Jésus, qui retourne dans un endroit “dangereux”, un lieu de persécution, de mort – pour y révéler sa gloire. C’est devenu l’expérience de ce médecin de Lombardie à travers les événements extérieurs qu’il a vécus.

 

     Mais n’est-ce pas aussi une invitation pour chacun et chacune d’entre nous à suivre intérieurement le même chemin ? Une invitation à aller courageusement avec Jésus dans ces espaces de notre cœur où nous ne voulons pas retourner ? Dans nos blessures, nos péchés, nos incapacités, nos folies qui nous lapident ? C’est là que Dieu peut révéler sa gloire – mais pour le faire, il a besoin de notre présence.

 

     Enfin, la dernière phrase, qui est en fait la première phrase dans l’ordre du récit, mais que nous ne pouvons comprendre qu’au bout du chemin :

 

« Cette maladie ne conduit pas à la mort,
elle est pour la gloire de Dieu,
afin que par elle le Fils de Dieu
soit glorifié. ».

 

      Avant que l’oeuvre de Dieu ne soit achevée, on ne peut que constater les contradictions : d’abord Jésus dit que cette maladie ne conduit pas à la mort, puis il dit que Lazare est mort… .Notre réalité actuelle est également remplie de ces contradictions, que souvent nous ne comprenons pas. Nous voyons différents processus et leurs conséquences humaines.

     Dans notre lutte quotidienne contre la souffrance – tant extérieure qu’intérieure – nous ne voyons souvent que la mort de Lazare. Et pourtant, cette réalité est pénétrée par une autre réalité, invisible, qui fait que ces processus visibles prennent pour nous un sens différent.

     Notre histoire personnelle et l’histoire du monde entier, en Dieu, ont leur propre déroulement et leur propre terme. Un terme qui nous permet de dire en toute confiance que « cette maladie ne conduit pas à la mort, elle est pour la gloire de Dieu, afin que par elle le Fils de Dieu soit glorifié. »

Nous restons en communion de prière avec vous tous !

Bien fraternellement,

tous les frères et soeurs de Vézelay.

La basilique vient à vous pour Pâques

nous vous proposons de vivre la semaine sainte avec nous : commentaires de la parole, musique dans la basilique, méditations sur le mystère pascal à partir de la beauté de la basilique…

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Quelle est ta soif ?

Quelle est ta soif ?

Quand nous avons célébré la messe ce dimanche…

…. c’était bien sûr uniquement aves les frères et soeurs. Quelle tristesse de ne pas avoir pu partager avec vous le pain de la parole et de l’Eucharistie ! Nous avons bien conscience d’avoir beaucoup de chance de pouvoir continuer à célébrer la messe. 

L’homélie, bien sûr, vous était destinée à tous. 

Nous vous l’envoyons dans cette semaine où la rencontre avec la femme de Samarie, au bords du puits, continue à habiter notre prière. 

Nous espérons qu’elle pourra vous rejoindre et vous aider à prier. 

 

Il est des jours où tu te sens las,

las de donner, las de recommencer, las de puiser, de remonter l’eau seau par seau sans jamais suffire à la tâche. Las peut-être de la solitude, las des infos décourageantes, las même d’avoir peur de contracter ce virus qui semble vouloir se répandre partout… Et parfois, c’est au moment même où tu dis : « Je n’en peux plus », qui peut se traduire par : « J’ai soif », que le Christ, pour toute réponse, te dit calmement : « Donne-moi à boire ! »

Pour refaire tes forces, pour te sortir de ta peur, de ta solitude, de ta lassitude, il te demande un service ; pour te rendre confiance, il te donne de donner, de lui donner. De lui offrir quoi en guise d’eau fraîche ? – quelques moments de vraie gratuité, de véritable écoute, de prière sans témoins et sans fard ; quelques instants où tu essaieras de coïncider avec le vouloir du Père, tel que tu es, avec tes misères et tes richesses que le Christ connaît mieux que toi. Cette occasion favorable, Dieu semble vouloir te la donner en ces temps où tu vas peut-être prier chez toi, seul avec le Seul qui t’habites déjà.

Mais ici et maintenant,

le Christ traverse ta route aujourd’hui

comme celui qui s’invite et t’invite.

Jésus n’était pas invité par la femme de Samarie, qui ne pensait qu’à son eau pour son dernier compagnon de vie. C’est lui qui a pris l’initiative, comme il le fait aujourd’hui pour toi. L’important, à ces tournants de la vie, est de ne pas fuir la rencontre, de ne pas esquiver le regard du Christ en rêvant à une autonomie qui rendrait moins visible ton engagement, moins franche ton option pour le Royaume, moins austères ta route et ta solitude avec lui. Finalement, ce qui se passe autour de toi – comme cette histoire de pandémie, il peut en tirer un plus grand bien… pour toi

La Samaritaine a cru d’abord s’en tirer à bon compte. Elle a joué à la plus fine, elle s’est défendue par tous les moyens et elle s’est dérobée, car elle vite pressenti ce qui lui serait demandé, au bout de cette invitation : une conversion du cœur, un retournement de sa vie.

Le Christ t’interpelle aujourd’hui comme celui qui sait.

C’est lui qui te dit « tout ce que tu as fait », avant même que cela ne te soit monté au cœur. Il sait déjà, mais il veut que tu dises toi-même ; il tient à ce que vienne de toi la parole qui libère avant qu’il prononce lui-même la parole qui sauve. « Il sait ce qu’il y a dans l’homme » (Jn 2,25 ) ; il connaît ton histoire, l’espérance que tu portes et tes moments de fragilité. Malgré tes lassitudes et tes compromissions, c’est à lui que tu as décidé d’appartenir, et pour rien au monde tu ne voudrais quitter sa présence ni trahir son amitié. Tout cela, il le sait : Il sait bien que tu l’aimes (Jn 21,15-17)

Le Christ te visite aujourd’hui comme celui qui sauve.

Il accueille tout, pour tout recréer ; il veut tout, pour tout sanctifier, et il te dit, comme à la Samaritaine : « Va chercher ton passé, tout ton passé, et donne-le moi ». Avec Jésus le passé n’arrête jamais l’avenir ; et s’il met en lumière tes blessures, c’est pour t’ouvrir un chemin de liberté.

L’initiative de Jésus n’est jamais culpabilisante, et le calme avec lequel il conduit le dialogue souligne bien qu’il ne travaille pas par pressions morales, mais au niveau de la vérité : « Tu dis bien ; en cela tu dis vrai ! » C’est déjà vivre le salut que d’être vrai avec le Sauveur, sans louvoiements, sans dénégations, sans calculs. Face à son regard de miséricorde, laisser descendre la vérité au fond de l’être : c’est cela qui libère.

Le Christ vient à toi aujourd’hui comme celui qui envoie.

« Venez voir ! » dit la Samaritaine à ceux-là mêmes qu’elle avait peur de croiser car il la jugeaient. Elle leur apporte seulement un témoignage et une question. Un témoignage : « Il m’a dit tout ce que j’ai fait ! » ; et, paradoxalement, sa mauvaise conduite passée rend son témoignage encore plus percutant. Quant à la question, elle résume le cheminement de sa propre foi : « Cet homme qui m’a abordé, qui m’a parlé, ne serait-il pas le Messie ? »

Toi qui croises Jésus au midi de ta vie, toi que Jésus restaure en te faisant confiance, réponds sans crainte à son amitié et deviens à ton tour témoin de sa grâce. Annonce à tous les tiens ce qu’il a fait pour toi : il t’a libéré(e) en te rendant tes liens ; il t’a appelé(e) sans te contraindre ; il t’a demandé à boire, Lui, la source de l’eau vive. Laisse-là ta cruche auprès de lui. Va vers tes frères. Peut-être ne le pourras-tu pas tout de suite au vu des circonstances actuelles mais tu peux toujours en attendant, te tenir aux pieds de Jésus en ton coeur et te laisser enseigner tout ce que tu devras faire car l’annonce se fait en priorité par un témoignage de vie.

Nous restons en communion de prière avec vous tous !

Bien fraternellement,

tous les frères et soeurs de Vézelay.

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Maisons d’accueil fermées…

Chers amis,

conformément aux mesures en vigueur pour lutter contre le coronavirus,
nos maisons d’accueil sont actuellement fermées,
jusqu’au 31 mars au moins.

Et pour la Semaine Sainte, et pour Pâques ?

Nous n’avons pas encore les informations nécessaires pour vous répondre…
Dès que nous aurons plus d’éléments, nous vous tiendrons au courant.

Vous pouvez vous abonner à la newsletter (en bas de cette page, “restons en contact”) pour recevoir au plus vite les informations.

 

Amis pèlerins

l’accueil des pèlerins est lui aussi fermé, jusqu’au 31 mars au moins.

Nous vous souhaitons tout de même un “bon chemin”,
selon la coutume…. vers le cœur !

Et que Marie-Madeleine vous accompagne !

Bonus !

vous ne la verrez peut-être pas tout de suite,
mais il y a quelques jours la façade de la basilique
a commencé à ôter son voile et ses échafaudages….

Nous avons vu apparaître la croix et le haut du clocher,
et nous voulions vous partager à distance notre joie !

Quansd vous viendrez, il faudra penser aux lunettes de soleil :
vous n’aurez jamais vu la basilique si resplendissante !

Nous restons en communion de prière avec vous tous !

Bien fraternellement,

les soeurs hôtellières ainsi que tous les frères et soeurs de Vézelay.

Prochaines retraites
et sessions

Manager avec le Seigneur

Session animée par Paul-Hervé Vintrou, membre des Fraternités Évangéliques de Jérusalem
Reporté en 2021, probablement !

Relire sa vie professionnelle

pour la vivre au souffle de l’Esprit

Semaine sainte et Pâques

Vivre les grandes fêtes à Vézelay
9-12 avril 2020
Nous vous dirons dès que possible si vous pourrez venir !

Suivre le Christ dans sa passion, fêter sa résurrection

Ressuscités avec le Christ ?

Chemins bibliques
2-3 mai 2020

Si la résurrection du Christ était vraiment
chemin de résurrection pour nous ?

Marie-Madeleine au plaisir de Dieu

Ogives
17-20 mai 2020

Dans l’art, la sensualité de Marie-Madeleine
comme chemin vers Dieu

Les sœurs vous invitent…

La journée du 2 avril est annulée…
mais nous espérons bien vous voir le 7 mai !

Restons en contact ! 

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